La glorification du nom d'Allah
occupe une place de choix dans l'islam. D'ailleurs elle est placée au-dessus de
tout acte de dévotion et comporte d'innombrables vertus. Elle purifie le cœur
du croyant et constitue le moyen le plus efficace pour combattre Satan le
maudit. La liste ne peut être exhaustive car SERIGNE TOUBA nous dit dans
Masaalikul Jinaan que ses secrets providentiels sont trop sacrés pour être
écrits dans les pages d'un livre à la portée de n'importe qui.
Avec tous les bienfaits qu'elle
renferme, l'on peut comprendre aisément pourquoi elle fait partie des piliers
fondamentaux de la voie Baye Fall.
En effet c'est le fondateur de
la dite voie qui le faisait en personne pour CHEIKH AHMADOU BAMBA. Il rapporté
par SERIGNE NDIAGA DIOP que SERIGNE TOUBA se mettait à glorifier le nom d'Allah
après chaque prière et MAME CHEIKH IBRA FALL le vit de lui. C'est ainsi qu'il
commença à l'imiter et à l'accompagner avec le zikroullah. Cette forme
d'accompagnement jadis jamais pratiquée ébahissait leur contemporain. De cet
acte on peut comprendre que le zikroullah que font actuellement les Baye Fall
pour accompagner leur marabout n'est pas fortuit ou ex nihilo.
Après la
disparition de MAME CHEIKH IBRA FALL, SERIGNE MOUHAMADOU MOUSTAPHA FALL perpétua
son œuvre. Il exhorta les talibés à s'adonner au zikroullah après avoir reçu
l'aval de SERIGNE MOUHAMADOU MOUSTAPHA MBACKE. Aussitôt, les disciples se
réunissaient fréquemment pour proclamer la sainteté de Dieu. A l'époque cette
mélodie appelée "dangi dangi" et "njaac" pour d'autre était
en vogue et ils étaient souvent en position assise pour accomplir cet acte de
dévotion. Mais un jour un de ces glorificateurs nommé SIDI KARIM DIOP, à cause
d'un mal de pied qui l'empêchait de s'assoir longtemps se mis à marcher en raccordant
ses pas avec les paroles. Ses condisciples demandèrent à SERIGNE MOUHAMADOU
MOUSTAPHA la permission de l'imiter. Une fois reçue, ils le suivirent dans ses
mouvements et c'est ce qui est à l'origine de cette marche en boucle dans le
zikroullah. Après la disparition du premier Khalif Général des Baye Fall, son
fils aîné SERIGNE CHEIKH FALL BAAYU GOOR qui l'a succédé en 1950 ne pouvait
faire exception à la règle. Ainsi, il œuvra dans la continuité avec les
premiers évocateurs de Dieu qui étaient avec son père (SIDI KARIM DIOP, BAYE
MATAR NDIAYE, BAYE CHEIKH LEYE pour ne citer que ceux-là). En 1959 il fonda un
village situé à quelques kilomètres de Taïf qu'il appela SAM FALL dont
l'objectif était d'assurer la formation (Tarbiyah) des talibés. Il y forma un
groupe d'une vingtaine de personne qui se consacrait entièrement au zikroullah.
Baye Djibi Diouf (leader du groupe) et sa compagnie propulsèrent
considérablement l'héritage léguée par leur prédécesseur. Ces talibés vivant au
village de Sam Fall accompagnaient SERIGNE CHEIKH FALL partout lors des grands évènements
avec le zikroullah. Ils se distinguaient foncièrement des autres mélodies
habituées au public de par leur style particulier. Les gens qui s'étonnaient
avec ce nouveau genre demandaient leur provenance et recevaient comme réponse:
"c'est les ndongo de Sam Fall". Puisque ces mélodies leur étaient
propres, les gens l'attribuèrent ainsi le nom de Sam Fall en référence à leur
village de provenance. Donc on peut retenir que le zikroullah communément appelé
Sam Fall de nos jours par les Baye Fall hérite son nom de ce village de SERIGNE
CHEIKH FALL BAAYU GOOR.
Ceci est un essai de
retracement de la genèse et de l'évolution de ce fameux Sam Fall qui vivifie le
cœur de tout Baye Fall aujourd'hui.
Par Mbacké Cissé